Vous vous posez des questions sur l'Interruption Volontaire de Grossesse?

 

N'hésitez pas à venir à la rencontre du Planning pour discuter, échanger, vous orienter ou vous accompagner vers l'organisme le plus adapté à votre situation. Avorter est un choix, un choix qui permet à chaque femme de décider ce qu'elle veut faire de son corps, de sa vie et de son avenir. Personne ne doit juger ce choix.

 

Nous avons constaté, suite aux derniers posts "à polémique", que non seulement il existe encore beaucoup de détracteurs du droit fondamental de l'accès à l'IVG, mais qu'en plus les idées reçues et préjugés restent nombreux.
C'est pourquoi nous avons préparé un petit résumé de données officielles dont les sources sont consultables sur les sites de l'INED et de l'Igas pour essayer de contrer aux fausses infos qui ne sont pas toujours source de mauvaise foi ni de méchanceté mais souvent d'ignorance et de manipulation.

Nous pouvons ainsi conclure aisément que :

-> S'il est impossible d'obtenir le nombre d'avortements d'avant 1975 en France (les estimations vont de 50.000/an pour les sources d'origine religieuse à 300.000/an selon les études demandées par Simone Veil à l'époque) il est par contre notoire que depuis 1976 les taux d'IVG ont d'abord diminué puis se sont stabilisés.

-> Non, le profil type de la femme qui avorte n'est pas celui de l'ado inconsciente qui fait n'importe quoi.

-> Les grossesses non désirées concernent un taux extrêmement élevé de femmes au long de leur vie (plus d'une femme sur trois tombera enceinte alors qu'elle ne cherchait pas à devenir mère).

-> La très grande majorité des grossesses non désirées (et des IVG) concerne des femmes qui utilisaient un moyen de contraception.

Avec ces données nous souhaitons apporter des éléments de réflexion sur un sujet capable de susciter tant de polémiques et de passions, un droit pour lesquels des femmes sont mortes, d'autres se sont battues, d'autres ont pris des risques, et que nous ne souhaiterions pas voir bafoué.

Nous pensons qu'il est grand temps de repenser le "coupable" des grossesses non désirées, qui a toujours été LA FEMME qui s'est vue (et se voit encore) qualifier tour à tour de salope/inconsciente/immature/assassine/légère/écervelée et autres joyeusetés.

Nous restons bien conscients/es que la prévention reste d'une importance capitale, mais il est aussi grand temps d'axer la recherche sur d'autres facteurs, comme par exemple l'amélioration des techniques de contraception et la véritable liberté de choix de celles-ci (en France c'est un véritable parcours du combattant que de se faire mettre un stérilet quand on est nullipare, par exemple) ainsi que l'élargissement de ces méthodes à l'homme (à part le préservatif, l'homme ne prend jamais de contraception, il est pourtant concerné dans 100% des grossesses non désirées).

Personne n'aime se faire avorter, et personne n'aime que les IVG représentent 200.000 interventions en France chaque année, mais si réellement nous souhaitons améliorer les chiffres, défaisons-nous des préjugés inutiles et centrons-nous sur les vraies données. Soyons conscients/es également que l'accès à l'IVG sera toujours nécessaire, et qu'il importe de le pratiquer dans les meilleures conditions, sans jugements et sans obstacles.

 

 

 

 

Allongement du délai légal de l'IVG à 14 semaines de grossesse

Publié le 04 mars 2022 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Illustration 1Crédits : © gouvernement.fr

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Allongement de 12 à 14 semaines de grossesse du délai de recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), pratique des IVG chirurgicales étendue aux sages-femmes dans les hôpitaux, création d'un répertoire de professionnels pratiquant l'IVG. La loi visant à renforcer le droit à l'avortement a été publiée au Journal officiel du 3 mars 2022. Service-Public.fr vous présente les mesures prévues par cette loi.

Mesures prévues par la loi visant à renforcer le droit à l'avortement

La principale mesure de cette loi est l'allongement de deux semaines du délai légal pour avoir recours à l'IVG chirurgicale, il est porté de 12 à 14 semaines de grossesse, (soit 16 semaines après le début des dernières règles).

Les autres mesures prévues par la loi sont :

  • Les sages-femmes pourront réaliser des IVG par voie chirurgicale jusqu'à la fin de la 10e semaine de grossesse dans les hôpitaux. Jusqu'à présent, les sages-femmes peuvent réaliser uniquement des IVG médicamenteuses, jusqu'à 5 semaines de grossesse en ville et 7 semaines à l'hôpital. Cette nouvelle compétence ne sera possible que lors de la parution d'un décret.
  • L'allongement du délai de recours à l'IVG médicamenteuse en ville à 7 semaines de grossesse (contre 5) est pérennisé. Depuis avril 2020, en raison de la crise sanitaire, ce délai était déjà allongé à 7 semaines. L'IVG médicamenteuse est donc possible jusqu'à 7 semaines de grossesse, soit 9 semaines après le début des dernières règles, qu'elle soit pratiquée en établissement de santé ou en ville.
  • La suppression du délai de réflexion de 2 jours avant de confirmer par écrit son souhait de recourir à une IVG après l'entretien psychosocial. Cet entretien n'est obligatoire que pour les femmes mineures non émancipées.
  • Un répertoire recensant, avec leur accord, les professionnels et les structures pratiquant l'IVG devra être publié par les agences régionales de santé. Il sera librement accessible.
  • Préciser dans le code de la santé publique que le pharmacien refusant la délivrance d'un contraceptif en urgence sera en méconnaissance de ses obligations professionnelles.

  À savoir : L'allongement de 2 semaines du délai légal inscrit dans la loi adopte une préconisation formulée dans un rapport de 2020 réalisé au nom de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale. En effet, plus de 2 000 femmes seraient contraintes chaque année de se rendre à l'étranger car elles ont dépassé le délai légal en France. Ce sont souvent les femmes les plus éloignées du système de soins et de l'accès à l'information sanitaire, ou des femmes dans des situations personnelles complexes.

  À noter : Le gouvernement devra remettre au Parlement, dans les 6 mois de la publication de la loi, un bilan de l'application de la législation sur le délit d'entrave à l'IVG. Il devra également dresser le bilan du dispositif d'accès des femmes à l'IVG.